Plus de 300.000 Malagasy bénéficieront d'eau potable et de blocs sanitaires améliorés grâce au nouveau projet RANO WASH de l'USAID
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Implication et collaboration entre structures décentralisées dans la gestion d’un conflit avec la population locale concernant la construction d’un nouveau système d’approvisionnement en eau potable à Soanindrariny
Itendro est un village de Soanindrariny, district Antsirabe II, dans la région du Vakinankaratra.
Pour améliorer l’accès à l’eau potable dans la ville, le projet RANO WASH lance la construction d’un barrage hybride. Au moment de la mise en place de l’ouvrage et au tout début des travaux, la population locale d’Itendrose soulève, menaçant la vie même des ouvriers pour la construction du barrage. « Nous ne renoncerons jamais à notre source d’eau potable », déclarent les habitants. Ce fut le début d’une longue série de discussions entre la population locale, le responsable régional, le chef de district, les maires des environs, le représentant de l’entrepreneur et le coordinateur régional du projet WASH de RANO dans le Vakinankaratra. Par des pancartes, le Fokonolona d’Itendro refuse catégoriquement toute discussion.
« Nous n’avons pas assez d’eau de cette source, encore moins si nous la partageons avec d’autres Fokontany » était leur principal argument, selon Marcelin RANDRIANTSITOHAINA, coordinateur régional du projet WASH de RANO dans la région de Vakinankaratra. Avec l’aide des acteurs locaux, Marcellin a décidé de préparer plusieurs documents et dossiers pour convaincre la population locale de la faisabilité du projet de construction du barrage. Les habitants ont commencé à écouter mais sont restés fermes sur leur position. Ce n’est que lors de la deuxième réunion avec le chef de district et la population locale que l’information a été transmise au coordinateur du projet WASH de RANO : le refus de la population n’était pas lié à des problèmes techniques mais provenait d’une longue tension entre le Soanindrariny et la ville d’Itendro. En 2010, deux jeunes d’Itendro ont été victimes d’un jugement populaire et ont été brûlés vifs pour banditisme et terrorisme à Soanindrariny. Ceci explique la tension qui règne depuis 11 ans. De ce fait vient l’idée que « Il serait impossible pour Itendro de partager sa source d’eau avec la commune de Soanindrariny« . Malgré les difficultés et les tensions, Marcelin a une vision claire : « Faire du barrage une source de réconciliation entre Itendro et Soanindrariny« . Les tensions continuent, et même si le maire a réuni les chefs traditionnels et même quelques gendarmes, la population locale refuse toujours ; les discussions peuvent durer de 9h à 18h pour finalement n’aboutir à rien. Le maire a même voulu renoncer et a proposé un autre emplacement pour la construction du barrage. La population exige maintenant la présence des députés et le sacrifice traditionnel d’un zébu pour la réconciliation. Une troisième tentative a été organisée, cette fois avec l’arrivée de deux députés. Juste avant leur arrivée, des acteurs mal intentionnés ont persuadé la population locale de refuser une nouvelle fois toute discussion. Lorsque les députés sont arrivés, toute la population d’Itendro, hommes et femmes, était ivre ; il était impossible d’établir une quelconque discussion. Les députés, avec d’autres acteurs, sont revenus les mains vides.
Après plusieurs tentatives, cette fois avec un nouvel assistant parlementaire, le président de l’association des maires et le sacrifice d’un zébu, la population locale a cédé. Les assistants parlementaires qui avaient participé aux échanges précédents ont alors plaidé auprès des députés, et ces derniers ont accepté de financer le coût du zébu pour la réconciliation. » C’est facile de raconter l’histoire comme ça, mais avoir combattu sur le front est une autre affaire « , a déclaré Marcelin, soulagé que la réconciliation ait lieu et que les travaux aient enfin commencé et soient actuellement achevés à 70%. La réception provisoire des travaux aura lieu le 29 novembre 2021.